Trafic voyageur
Au début de l’exploitation de la ligne, les trains voyageurs sont constitués par des locomotives à vapeur de type 120 ou 030 et par des voitures, à entr’axe court d’essieux, du type A3, B4 ou C5 à portières latérales et sans couloir, tractées par des locomotives à vapeur de type 120 ou 030.
A la fin du XIXe siècle, les nouvelles locomotives à vapeur étudiées et améliorées par Victor Forquenot sont plus performantes. Les machines de type 121 sont plutôt réservées à la plaine, les types 130 plutôt à la montagne et les types 040 aux marchandises.
Au tout début du XXe siècle, de nouvelles voitures sont construites sur des châssis à 2 essieux avec des entraxes de 8,20 m ou de 8,50m. Celles-ci sont dotées de couloirs latéraux et de l’éclairage électrique. Les banquettes des voitures de 3e cl. sont rembourrées de crin, ce qui est un progrès, comparativement aux us des autres Compagnies.
Dès 1911, la Compagnie conçoit une voiture en jumelant deux caisses (une A3B4 et une C5D) sur trois bogies de type Pennsylvania en usage au PO. Une trentaine de couplages sont construits dont un prototype A3B4+C8 sans descendance, à cause de la Première Guerre mondiale.
Peu de voitures à bogies classiques circulent sur cette ligne, aux exceptions suivantes :
- Les trains de la radiale Paris – Bordeaux sur Libourne – Bordeaux ;
- Les trains de la radiale Paris – Agen sur Le Buisson – Siorac ;
- Les trains de la radiale Paris – Toulouse sur Souillac – Cazoulès ;
- Les trains Paris-Bort-les-Orgues – Aurillac sur Miécaze – Aurillac.
En 1912, la trame de base comprend pour chaque sens :
- Un omnibus Sarlat – St Denis-près-Martel ;
- Un omnibus Le Buisson – St-Denis-près-Martel
- Un omnibus Bergerac – St Denis-près-Martel ;
- Un train Bergerac – Aurillac ;
- Un train Bordeaux – Aurillac ;
- Un omnibus Bordeaux – Bergerac ;
- Un omnibus Le Buisson – Sarlat ;
- Un omnibus Bergerac – Souillac.
Entre les deux guerres :
- Un mouvement autorail direct Bordeaux – Aurillac ;
- Un 2ème mouvement identique en plein été ;
- Des trains légers omnibus entre les différentes gares, leur remplacement par des circulations autorails étant envisagé (cela sera effectif après la guerre) ;
- Des trains mixtes sont également mis en route les jours de foire à Bergerac, Sarlat ou Souillac.
A partir de 1935, des Renault VH de Bordeaux-Généraux sont utilisés sur Bordeaux – Bergerac.
Dès 1938, il est mis en place un aller-retour Bordeaux – Aurillac par autorail double type ABV, puis par autorail type ADP. Malheureusement, la guerre, avec ses pénuries de carburant, a mis fin à l’expérience et les trains voyageurs à vapeur ont repris du service.
Après la Libération, en 1948, les autorails ABJ4 X3601 à X3635 sont utilisés sur la relation Bordeaux – Aurillac jusqu’à leur radiation en 1977. Ils sont les symboles de cette ligne. A cause de leur puissance limitée de 300 ch, ils ne peuvent tracter qu’une remorque standard.
Trafic marchandise
Le vin
Le vignoble de la basse vallée de la Dordogne est partie intégrante du vignoble bordelais. Pomerol et fronsac dans le libournais, saint-émilions (grand cru, montagne, saint-georges, puisseguin et lussac), entre-deux-mers, côtes-de-castillon sont les principaux crus de ce vignoble.
Toutes les gares de la basse vallée de la Dordogne sont concernées par ce trafic : Libourne, Saint-Emilion, Castillon-la-Bataille, Sainte-Foy-la-Grande.
La production annuelle est d’environ 51 000 hl pour le saint-émilion, 59 000 hl pour l’entre-deux-mers, 80 000 hl pour le pommerol et le fronsac et 160 000 hl pour le côtes-de-castillon.
Les Annales de géographie du 15 septembre 1930, relatives à la ligne Paris – Bordeaux, mentionnent que les gares de Libourne, Sainte-Foy-la-Grande et Castillon expédient annuellement entre 15 000 t et 40 000 t de vin.
Un autre vignoble est situé sur la ligne Bordeaux – Aurillac : il s’agit du bergeracois. Certes, il est moins prestigieux que le bordelais, mais certains de ses crus ne déméritent pas comme le monbazillac, le pécharmant, le saussignac ou le montravel.
La production annuelle est d’environ 500 000 hl.
Les mêmes annales indiquent que Bergerac expédie des quantités similaires aux gares précédemment citées. Par ailleurs, de multiples points expéditeurs de moindre importance fournissent également du vin à transporter.
La poudrerie de Bergerac
En 1915, pour la construction d’une poudrerie, le site de Bergerac est retenu et dès la fin du mois de novembre 1915, la construction de la fabrique de coton-poudre peut commencer.
Les premiers essais de nitration ont eu lieu le 4 octobre 1916. Les essais de fabrication de poudre commencent le 15 mai 1917. En juillet, la production atteint 10 tonnes par jour. Début 1917, la direction des Poudres envisage la construction d’une unité d’oléum. À l’armistice, les travaux sont arrêtés, alors que la production est de 60 tonnes par jour. En août 1918, la construction d’une usine de chlore est lancée, avant d’être stoppée à son tour.
L’énergie est fournie par l’usine hydroélectrique de Tuilières. Une centrale thermique est construite en secours. Une station de pompage d’une capacité de 9 400 m3/h alimente un réseau d’eau. La vapeur est produite par une chaufferie équipée de huit chaudières.
Selon certaines sources, pour pallier l’insuffisance de vapeur, on aurait réquisitionné et fait stationner des locomotives près des séchoirs à poudre, bielles démontées et branchées sur le réseau de distribution. De plus, un important réseau ferroviaire de voies Decauville, sur lesquelles circulent de nombreux wagonnets à traction humaine, couvrent le site.
À l’armistice 1918, production et travaux sont arrêtés. Dès 1936, la situation internationale se dégradant, la poudrerie de Bergerac reprend du service. Le 4 décembre 1936, puis le 16 février 1937, deux unités d’acide nitrique concentré sont commandées aux établissements Schneider, ainsi que deux ateliers de dénitration et concentration sulfurique.
(D’après le site Histoire de la poudrerie de Bergerac : https://prisons-cherche-midi-mauzac.com/varia/la-poudrerie-nationale-de-bergerac-dune-guerre-a-lautre-4627 d’où sont extraites les photos ci-dessus).
Le tabac
Au cours du vingtième siècle, la moyenne vallée de la Dordogne (entre Souillac et Bergerac) est une terre de culture du tabac. Cette production a permis à de petites exploitations de dégager un revenu complémentaire bienvenu.
Le tabac est vendu à la SEITA (monopole d’état) qui le stocke dans des entrepôts (plus ou moins connectés au chemin de fer comme à Sarlat) et le transforme dans des manufactures comme à Bergerac.
Le bois
Avant l’avènement du chemin de fer, plus du tiers des tonnages transportés à la descente par les gabarres sur la Dordogne est constitué de bois. Le merrain (bois de chêne ou de châtaignier pour la futaille) et la carrassone (piquets de vigne en acacia ou en châtaignier) sont destinés au vignoble bordelais.
Le chemin de fer a pris le relais jusqu’à la descente aux enfers du fret ferroviaire dans les années 1970.
(Voir Le transport fluvial sur la Dordogne : https://espritdepays.com/patrimoines-en-perigord/metiers-dautrefois/la-batellerie-en-perigord/le-transport-fluvial-sur-la-dordogne )
Les traverses
L’histoire du site de l’Établissement industriel voies de la SNCF remonte à la Première Guerre mondiale, quand la Compagnie du PO rachète un établissement de production de traverses appartenant aux établissements Carel et Fouché.
L’EIV Quercy-Corrèze, site de Bretenoux-Biars, est aujourd’hui le seul site SNCF dédié à la fabrication de bois sous rails. D’une superficie de 25 hectares et 9 km de voies ferrées, il est implanté entre la Cère et la Dordogne. Le site génère 110 emplois. 275 000 traverses peuvent y être stockées.
Quelques circulations de trains dans les années Trente
Les compositions proposées dans les « fragments documentaires » sont basées sur des photos, ne présentant pas forcément des rames complètes, ou sur des textes apportant des éléments indicatifs. Il est rare de disposer de livrets de compositions réglementaires. Aussi nous présentons ces compositions comme plausibles, sans pouvoir en garantir formellement l’authenticité. Objets d’une publication en ligne, il nous est aisé de les corriger à l’apparition de nouvelles informations. La participation des lecteurs en ce sens sera appréciée.